J’ai une bonne nouvelle pour vous aujourd’hui ! Que vous soyez employé ou cheffe d’entreprise, représentant du personnel ou jeune salariée, que vous ayez des fonctions en lien direct ou non avec la transition écologique, des leviers d’actions sont disponibles pour transformer vos organisations.
Régulièrement et selon leurs besoins en bonne pratique et en inspiration, les Pépites du Club se réunissent pour échanger des connaissances et compétences (plus d'infos sur le Club des Pépites par ici). Cette fois-ci, ce sont Alexandra et Anne qui sont venues nous partager leurs expertises et leurs expériences. Alexandra Ferré est responsable de programmes RSE et de la certification B Corp dans le Groupe Rocher (Yves Rocher, Petit Bateau …) et Anne Le Corre est la co-fondatrice du premier syndicat écologique, le Printemps Écologique.
Ensemble, elles ont répondu à la question :
Quels sont les leviers d'actions pour mobiliser et engager
autour de la transformation environnementale & sociale au sein des organisations ?
Toute l’équipe remercie une nouvelle fois Creatis d’avoir accueilli les Pépites dans leurs locaux !
Pour accélérer les transformations, il est important de mettre en place un cadre qui permet de les penser et de les impulser.
Pour cela, une entreprise peut devenir une entreprise à mission ! Ce statut, plus que symbolique, va permettre d’engager l’entreprise autour d’une vision commune et d’objectifs à long terme. Concrètement, il s’agit pour une entreprise d’inscrire dans ses statuts et de communiquer publiquement des objectifs sociaux et environnementaux qu’elle s’engage à respecter dans le cadre de son activité (et autres obligations selon la taille). Pour les définir, les équipes du Groupe Rocher se sont posées la question de l’utilité de l’entreprise : “Si mon entreprise n’existait pas, quel serait le manque à gagner pour la société, le bien commun ?”. Le travail de réponse à cette interrogation a abouti à la formalisation de la mission du groupe : “Reconnecter les femmes et les hommes à la nature”. C’est l’opportunité d’impliquer directement le top management et de mettre en place un comité de mission qui pourra suivre les avancées de l’entreprise sur ses enjeux sociaux et environnementaux !
Une autre possibilité est de s’appuyer sur le cadre légal. A partir de 11 employés, une entreprise doit mettre en place un CSE. Késako ? Le Comité Social et Économique est composé d’élus du personnel et est chargé de représenter les intérêts salariaux auprès de la Direction. Il est découpé en différentes commissions traitant de sujets variés et il est notamment possible de créer la Commission Environnement qui aura alors pour mission de définir et mettre en œuvre une feuille de route !
Ok. Les intentions sont là, les objectifs sont définis et un cadre permet d’engager le changement. C’est le moment de formaliser une stratégie RSE. La Responsabilité Sociétale des Entreprises signifie l’intégration de considérations sociales, environnementales et sociétales au cœur des activités de l’organisation. Plus concrètement, c’est une démarche qui commence par un diagnostic de la performance environnementale et sociale, permettant de définir un plan d’action concret. Pas de panique ! Une boîte à outils, réalisée par Vendredi, regroupe tout ce dont vous avez besoin pour mener une stratégie RSE.
En complément de cette stratégie, il est possible de mobiliser d'autres acteurs du secteur ! Retournons dans la commission environnement du CSE et à la construction de cette fameuse feuille de route. Pas forcément facile hein ? Bonne nouvelle ! (eh oui, encore, on ne s’arrête plus) Les représentants du personnel ont le pouvoir de faire intervenir des experts et expertes sur les différents sujets stratégiques de l’entreprise (orientations stratégiques, situation économique et financière, impact environnemental). Ce recours est l’opportunité d’échanger avec des personnes capables de vous guider dans la construction de votre stratégie !
Impossible de conduire une stratégie RSE seuls ! Il est maintenant temps de donner des clés de compréhension et d’engager les collaborateurs et collaboratrices. Des possibilités s’offrent ainsi :
Maintenant que tout ce travail a été fourni, il est temps de mesurer les impacts. Pour cela, il faut évaluer la performance extra-financière, notamment à travers un rapport RSE. Ce rapport, plus qu’une collecte de données, doit être un réel levier de transformation. Il peut par exemple comporter les indicateurs suivants : les émissions de gaz à effet de serre en tCO2eq, la quantité de déchets produits, la consommation d’eau par marchandise produite, la consommation d’énergie issues de sources renouvelables… Suite à une analyse, il peut ensuite permettre d’assigner des responsabilités et des objectifs aux différents métiers, et de monitorer l’évolution des performances dans le temps.
Également, on peut exploiter la BDESE. Derrière cet acronyme barbare se cache la base de données économique, sociale et environnementale. Cette base est une obligation légale des organisations à partir de 50 salariés. Différents indicateurs, définis par la loi, sont mis à jour régulièrement. Il est d’ailleurs possible de rajouter des indicateurs si on les trouve pertinents, donc à vos négociations ! L’outil est consultable par le CSE et les représentants du personnel. Il est important de l’exploiter et de ne pas laisser ce beau document plein de ressources prendre la poussière. On peut ainsi voir l’évolution de l’organisation au fil des ans et … mesurer l’impact ! (oui, c’est de ça dont on parlait)
Pour la dernière étape, on finit avec le CRI : Communiquer, Récompenser, Impliquer ! (acronyme non contractuel inventé par moi-même)
D’abord, on communique ! Toute cette implication ne peut pas passer aux oubliettes sans que le monde entier soit au courant (ou au moins vos collaborateurs et collaboratrices) : nouveaux objectifs, plan d’action, progrès, innovation, retour sur formation… Prendre un temps pour communiquer sur l’engagement permet de valoriser le travail fourni et d'encourager d’autres personnes à se mobiliser !
On peut également utiliser le biais de la récompense ! C’est ce que nous explique Alexandra avec l’outil de la part variable conditionnée à l’atteinte d’objectifs RSE. Ça veut dire quoi concrètement ? En plus des objectifs de performance du Groupe (économiques, RSE…), chaque personne définit des objectifs RSE en fonction de son expertise métier pour contribuer aux ambitions RSE de sa marque ou département. Ce dispositif a plusieurs avantages ! En plus d’assurer un complément de salaire si les objectifs sont atteints , il permet d’engager chaque collaborateur dans une réflexion sur l’impact de son métier.. Au fil des années, de plus en plus d’efforts sont alors réalisés et transforment durablement les manières de travailler pour insuffler la RSE dans toutes les fonctions.
Enfin, il est possible d’impliquer les salariés en les invitant dans les différentes instances de l’organisme … et pourquoi pas au COMEX (Comité exécutif) ? Les représentants et représentantes du personnel peuvent y être invités et cela a l’avantage important d’installer un dialogue entre les partis. Il y a ainsi une meilleure compréhension des enjeux des deux côtés et il est possible d’exprimer directement son avis sur l’évolution de l’organisme. Alors, prenez places !
Faire bouger son organisation, par la mise en place de nouvelles stratégies ou en exploitant les obligations légales, c’est possible ! D’ailleurs, Marion vous a donné 5 tips pour engager vos collaborateurs par convaincus et vous assurer d’embarquer tout le monde dans votre aventure ! Tous et toutes, on peut participer à la transition écologique dans notre quotidien et par nos engagements professionnels. Il est donc possible de s’engager tout en continuant un travail qu’on aime, avec des collègues sympas ou dans un secteur qui nous plaît, et ça, c’est une vraie bonne nouvelle !
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