Quand Scarlett n’est pas en train de grimper des murs d’escalade, c’est à la montagne de la transition écologique qu’elle s’adresse ! D’abord, langue, puis commerce, et enfin, économie et sociologie, l’obtention de sa licence est faite de nombreux rebondissements. Ce sont finalement les enjeux environnementaux qu’elle souhaite frontalement adresser et elle trouve ainsi sa voie en master d’ingénierie et de management de l’environnement et du développement durable.
Après une première expérience pour lutter contre le gaspillage alimentaire, c’est dans le secteur de la santé qu’elle décide de bouger les lignes ! Aujourd’hui, elle est conseillère en transition énergétique et écologique en santé pour un réseau d’établissements de santé de Bouches-du-Rhône. Découvrez son univers !
Pour comprendre le cadre d’action de Scarlett, il faut tout d’abord commencer par un petit point… réglementaire !
En 2020, le Ministère de la santé et de la prévention orchestre une grande consultation rassemblant les représentant·es de tout notre système de santé. Pendant 5 mois, ce sont plus de 100 000 personnes qui sont consultées pour penser des transformations. Elle donne lieu au Ségur de la santé, qui prévoit notamment la mise en place et le financement d’un réseau de conseillers en transition énergétique et écologique en santé (CTEES) pour aider à la mise en place de politique de développement durable dans les établissements de santé. Et c’est ainsi que le poste de Scarlett est créé !
Les conseiller·es gèrent des réseaux d’établissement sur le territoire. Dans le cadre de Scarlett, ce sont 209 structures, réparties au sein de 13 établissements, qui regroupent des hôpitaux et établissements sanitaires de Bouches-du-Rhône : le GHT13. Avec son binôme, ils travaillent ainsi sur différentes thématiques : il est majoritairement sur l’énergie et la mobilité, et elle travaille sur les déchets, l’alimentation, et le bilan carbone. Un travail de grande ampleur donc, pour un secteur très impactant !
Et c'est le Shift Project qui nous partage ces chiffres : le secteur de la santé représente près de 49 millions de tonnes de CO2e, soit plus de 8 % de l’empreinte carbone de la France. Plus précisément à l’échelle de son territoire, Scarlett observe :
“Le plus gros poste d’émission, ce sont les achats de médicaments et des dispositifs médicaux (instruments chirurgicaux, implants, seringues, appareils medicaux...). Il y a notamment plein de molécules et matières premières qui viennent de loin.”
Maintenant que tout ça est posé, une question vertigineuse émerge : comment on organise à 2 la transition de 13 établissements de santé ? On vous explique tout !
Bon, il faut déjà savoir que les établissements n’ont pas attendu les CTEES pour porter des projets de développement durable. En effet, tous les établissements ont des projets en interne. Toutefois, il n’y avait personne pour les coordonner et surtout, il manquait de référent‧es, notamment sur les aspects techniques.
Ce sont toutefois des nouveaux postes, et un apprentissage a été nécessaire :
"Il a d’abord fallu faire un état des lieux, à la fois de ce qui est déjà mis en place, des projets en cours, mais aussi des besoins. Cela me permet ainsi de faire des liens entre les établissements et de coordonner des actions plus grandes."
Mais Scarlett peut aussi porter des projets communs à tous les établissements de santé qu’elle accompagne, comme c’est le cas aujourd’hui sur la question de la réduction des plastiques à usage unique.
“C’est un gros projet. Il faut d’abord trouver les gisements importants de plastique à usage unique, savoir si c’est au bloc ou à la restauration par exemple, et mettre en place de la valorisation. C’est un sacré enjeu, car de nombreux plastiques sont difficilement recyclables aujourd’hui.“
Plus spécifique à son secteur, Scarlett adresse aussi des enjeux liés aux médicaments par exemple. Cela peut être en travaillant avec les pharmacien·es pour trouver un médicament qui a des propriétés similaires, mais moins d’impact négatif, en questionnant le conditionnement des médicaments ou en cherchant des prestataires capables de récupérer les médicaments jetés.
En parallèle de ces nombreux projets, un travail de toujours fond est toujours nécessaire :
“Je réalise beaucoup de veilles. D'un côté sur la réglementation du secteur qui est dense et évolue vite, ce qui est parfois compliqué à suivre au niveau opérationnel. Il y a également beaucoup de veille financière pour trouver des subventions pour accompagner les établissements dans leur projet, et c'est le plus gros enjeu de nos missions de conseillers."
Un travail dense et ambitieux, dans un cadre où la motivation est élevée :
"Au niveau des établissements de santé, on sent une envie d’agir. Le personnel fait partie des premières lignes de personnes touchées par le changement climatique. Ils travaillent beaucoup, c’est agréable d'agir à leurs côtés. Ils sont demandeurs."
“On a beau être formé à la transition écologique, c’est tellement large, que même dans un cabinet de conseil, tu vas te spécialiser sur des sujets précis, puis ça va changer.”
Scarlett, elle a carrément changé de métier et elle s’est demandée si elle allait y arriver. Face à ces doutes, le réseau des conseillers à l’échelle nationale l’a beaucoup aidé. Elle a également pu profiter d'outils et d'accompagnement par l'ANAP (Agence Nationale de la Performance sanitaire et médico-sociale) qui gère ce réseau.
Finalement, elle peut aujourd’hui s’épanouir dans un emploi qui la motive et la stimule :
“J’ai fait confiance en mes compétences, mes capacités d’apprentissage, et mon envie et ma détermination à m’approprier ces nouveaux sujets. Et ça a payé !”
Pour suivre les aventures de Scarlett et lui poser toutes vos questions, vous pouvez la retrouver sur LinkedIn par ici.
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