Léa, cheffe de projets logiciel à la Fédération des Parcs naturels régionaux

Est-ce que tu peux nous présenter ton métier ?

Je suis cheffe de projet logiciel à la Fédération des Parcs naturels régionaux. Les parcs naturels régionaux (PNR) ont pour mission d’allier protection du patrimoine culturel, naturel et paysager et développement économique et social du territoire. Ils participent ainsi à des programmes de formation, d'accueil du public, de sensibilisation à l'environnement, de formation des acteurs du territoire… À noter qu’aujourd’hui en France, nous comptons 58 parcs régionaux, 8 parcs naturels marins et 11 parcs nationaux. 

Au quotidien, ces Parcs utilisent le logiciel EVA. C’est un logiciel métier d’aide au pilotage de l’action des Parcs, et destiné à faciliter l’activité d’évaluation. Le but est de capitaliser la donnée au niveau des Parcs (régionaux, nationaux et marins) pour les appuyer dans le suivi de leurs politiques publiques.

Mon travail, c’est de faire le lien entre les développeurs et développeuses du logiciel et les utilisateurs, les Parcs naturels régionaux, nationaux et marins. Mon métier varie beaucoup : j’anime un réseau de 58 parcs pour lequel j'organise des formations, des webinaires, des séminaires et des groupes de travail sur le sujet du logiciel EVA.

Mais d’où vient ton engagement environnemental ?

Mon frère a eu son rôle à jouer !  Très informé et intéressé par le changement climatique, il nous a transmis à la maison des informations, des gestes à mettre en place… j’ai eu envie de m’impliquer, et de faire des choses concrètes ! 

Je sortais initialement d’un master en neuroscience et d’une thèse en neuroscience, mais ma volonté d’agir a boosté ma réorientation ! 

Quels sont les enjeux principaux de ton secteur ? 

Les parcs peuvent être décrits comme des projets de territoires complets qui permettent de protéger le patrimoine culturel et naturel d'espaces habités.

En France, beaucoup d’espaces naturels sont victimes d’artificialisation. L'artificialisation, c'est le fait de transformer un espace naturel en espace artificiel, par exemple : une prairie en parking, une forêt en centre commercial, ce qui est désastreux pour la biodiversité.

Entre 1990 et 2012, selon CORINE Land Cover, en France, l'artificialisation dans les parcs naturels régionaux est deux fois moins importante que la moyenne du territoire(+ 0,57 % / + 1,06 %).

L’objectif est donc de limiter au maximum cette artificialisation sur l’ensemble du territoire français.

Tu utilises quelles compétences pour contribuer au développement positif de ta structure ?

Tout d’abord, l’organisation : c’est vraiment primordial pour naviguer entre tous mes projets en cours. 

Je dois également être en capacité de vulgariser le langage informatique utilisé par les développeurs et développeuses.

Enfin, il faut être une bonne communicante, et être en mesure de traduire les besoins des parties prenantes. 

Quel est ton challenge pour cette nouvelle année ? 

Un de mes challenges cette année, c'est de parvenir à obtenir de la donnée à l'échelle nationale pour les parcs naturels régionaux. Une des missions de la fédération est de promouvoir et défendre les intérêts des parcs, des données chiffrées permettront d'appuyer les politiques publiques. Par exemple dernièrement, la Fédération des parcs naturels régionaux est particulièrement mobilisée sur le projet de loi relatif à l’accélération de la production d’énergies renouvelables ainsi que sur le projet de loi de finances 2023

Les dispositions de ces deux textes de loi démontrent l’importance de l’action des Parcs dans les domaines de la préservation des patrimoines, ainsi qu’en faveur d’un développement réfléchi des énergies renouvelables !

Quelles ont été les étapes pour trouver ton travail ? 

Pour trouver ma voie, j'ai été curieuse et déterminée ! Pendant 5 ans, j'ai été dans la recherche. Après avoir rendu ma thèse, je me suis mise à mi-temps et j’ai profité de mon temps libre pour m’INFORMER sur des domaines similaires ! J’ai testé un autre domaine professionnel qui ne m’a pas forcément plu, mais qui m’a permis de préciser mes choix. 

Des rencontres, des ateliers (comme Ticket for change), des événements (comme le salon biomim’expo, Talents for the Planet), la méthode ikigai ou encore des moments de partage m’ont beaucoup enrichi !

 

J’ai pu développer un réseau et faire face au concret. Je suis aussi depuis plus d'un an animatrice “Fresque de la Biodiversité”. La force du collectif a encore une fois marqué ! 

J’ai finalement postulé à une offre sur l’APEC et cela a fonctionné 😊

Si tu avais un conseil à donner ?

Échanger avec des gens ! Nous n’avons rien à perdre, c’est important de s’enrichir des expériences des autres, un message sur LinkedIn peut déclencher de beaux projets par la suite ! À la base, j'étais timide, j’ai mis 3 mois à envoyer mon premier message LinkedIn, mais une fois lancée, c'était parti.

Enfin, une ressource à partager ?

Je suis animatrice de la Fresque de la Biodiversité et j’organise des ateliers pour faire comprendre les enjeux et pressions autour de la biodiversité. C’est une ressource à ne pas manquer !

Envie de poser d’autres questions à Léa sur son métier ? Écrivez-lui ici !

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