Aurore, créatrice de contenu de vulgarisation dans l'ONG Circle Economy

En essayant de toujours faire quelque chose qu’elle aime et en laquelle elle croit tout en s’assurant de son impact positif, Aurore participe à sensibiliser le monde à l’économie circulaire au quotidien.  En freelance chez Circle Economy, elle use constamment de son ouverture d’esprit pour découvrir le secteur de l’économie circulaire et transmettre aujourd’hui ses principes !

Présente-nous ton entreprise et ton métier !

Je travaille chez Circle Economy, une organisation non lucrative en économie circulaire basée à Amsterdam qui conseille les gouvernements, les entreprises et les collectivités. C’est notamment la boîte qui produit le Circularity Gap Report chaque année, rapport faisant l’état des lieux de la circularité à l’échelle mondiale.

Je travaille en tant qu’employée freelance dans l’équipe Digital, en télétravail depuis Paris. J’y apporte mes compétences de “Content engineer”, soit “Facilitatrice de contenu” (NDLR: et non ingénieure contente). Concrètement, cela consiste à adapter du contenu en format numérique pour maximiser son audience. Je synthétise des informations existantes sur un sujet pour le vulgariser au secteur visé. 

Typiquement, un dernier livrable que j’ai produit était composé de 4 parties : Introduction à l’économie circulaire, Présentation des enjeux du secteur du client, Données chiffrées provenant de la littérature et Exemples concrets sur le sujet.

C’est quoi l’histoire de ton déclic, la raison de ton engagement ?

Dès la terminale, j’ai pu comprendre les enjeux du changement climatique et les leviers pour agir grâce à une projection du film Demain de Cyril Dion, montrant notre devoir et notre pouvoir de faire partie des solutions. Avant cela, je n’avais pas forcément conscience de ces problématiques.

Par la suite, j’ai pris conscience de l’importance de mon alimentation, tant sur l’impact carbone de la viande que sur la souffrance animale. C’est entre autres les positions d’Aymeric Caron qui ont éveillé ma curiosité sur ce point.

Enfin, durant ma L2 à l’Université de Genève, j’ai pu être entourée et agir via la sensibilisation au sein de mon association étudiante environnementale. C’est à ce moment que j’ai compris que mon engagement personnel pour l’environnement était compatible avec un projet professionnel.

Quels sont les enjeux principaux de ton secteur ?

L’enjeu principal de mon secteur est de rendre la société plus circulaire. En opposition avec l’économie linéaire qui consiste à extraire, fabriquer puis jeter, l’économie circulaire veut maintenir le produit le plus longtemps possible dans son cycle de vie. Il n’est donc pas jeté, mais introduit à nouveau dans une chaine de valeur. L’idée pour moi est de refaire une connexion entre les ressources naturelles que l’on utilise avec l’usage que l’on en fait.

J’attaque beaucoup ce sujet avec le prisme de la ville, qui est responsable d’environ ⅔ de la consommation énergétique totale à l'échelle mondiale et de 70% des émissions de gaz à effet de serre d’après la Banque Mondiale. En effet, les collectivités sont les principaux centres de consommation et de production ! En plus de cela, les collectivités ont un pouvoir d’action non négligeable au plus proche de la réalité du terrain grâce à des compétences et des prérogatives que d’autres acteurs n’ont pas, comme la gestion des déchets et le développement économique par exemple.

Quelles sont les trois compétences que tu utilises au quotidien dans ton métier ? 

La première est plutôt logique étant donné mon travail : c’est l’anglais ! Je suis amenée à rédiger et communiquer avec des anglophones au quotidien, c’est donc important de bien se faire comprendre.

En parlant de rédaction, je mets à profit mes compétences d’écriture et d’esprit de synthèse pour faire passer le plus clairement possible les idées ! Ce sont des compétences que j’ai pu développer grâce à mon cursus dans les sciences sociales qui m’a habitué à écrire le plus souvent possible.

Enfin, l’ouverture d’esprit est primordiale. Que ce soit pour me permettre de garder les pieds sur terre à mesure que j’apprends des choses, mais aussi pour réfléchir à ce que je dois écrire, cette compétence est essentielle dans mon travail, mais aussi en dehors !

Dis-nous ton challenge professionnel pour cette année ! 

J’espère continuer à apprendre dans ce que je fais, pour mieux comprendre les besoins des utilisateurs et utilisatrices et ainsi leur délivrer le bon message du premier coup ! Cela nécessite d’adopter une posture un peu naïve afin d’explorer de nouvelles connaissances. Tout ça pour aider à construire un langage commun avec mes client·es pour savoir comment leur parler.

Quelles ont été les étapes pour trouver ton travail ? 

J’ai d’abord entendu parler de l’économie circulaire par une amie pendant ma licence, puis j’ai eu l’opportunité de faire un stage de césure dans une organisation qui travaille dans le domaine. Cela m’a permis de me renseigner un peu plus même si ce n’était pas le sujet de mon stage.

Par la suite, pour mon stage de fin d’études, après avoir envoyé candidature spontanée, j’ai pu faire un stage de 6 mois dans mon entreprise actuelle.

Important à souligner, mon projet professionnel n’était pas forcément 100% défini à l’époque, j’avais juste une envie d’explorer le marché du travail avec une attirance particulière pour une organisation non lucrative. J’ai finalement pu rejoindre une ONG et je suis aujourd’hui ravie !

Le meilleur conseil qu’on ne t’ait jamais donné ? 

C’est plus une devise ou un leitmotiv : j’essaye toujours de faire des choses que j’aime et en lesquelles je crois, tout en m’assurant de leur impact positif

Je pense qu’il est important de garder cela en tête quand on travaille dans l’environnement ! Par exemple, j’ai déjà démissionné d’un job d’été dans une entreprise qui n’affichait pas de pratiques cohérentes avec leur communication. Étant en désaccord avec mes convictions, j’ai pris la décision de partir, même si je sais que cette possibilité est un privilège. Je me suis dit que c’était OK de démissionner parce que je ne voyais plus de sens.

Une ressource à nous partager qui t’a marqué ces derniers temps ? 

La première ressource est un livre que j’ai étudié au cours de mon Master 1 : “Les marchands de doute” de Naomi Oreskes et Erik M. Conway. En montrant comment la science pouvait être instrumentalisée par des lobbys à des fins de désinformation, cela a mis le doigt sur des choses que des militant·es écologistes critiquaient sans que je sache si c’était prouvé. Une énooorme claque pour ma part.

Il y a aussi un épisode du podcast “Chaleur humaine” : “Climat, peut-on sauver la planète avec des petits gestes” avec la sociologue Sophie Dubuisson-Quellier. Il m’a permis de mieux structurer mes idées à propos des injonctions individuelles, de la nécessité des réformes structurelles, et de prendre conscience que tout ne repose pas sur mes épaules !

Envie de poser d’autres questions à Aurore sur son métier ? Écrivez-lui ici !

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