Il est là, il est plus chaud que le climat, celui que vous attendiez tant : l’article sur Loup de Vert, le média qui annonce la couleur. Bon, plus sérieusement, ça fait longtemps que je voulais écrire sur le travail formidable de Juliette et Loup. Ce dernier étant invité à ChangeNOW pour partager leur travail sur scène, j’ai profité d’une petite place dans l’espace média pour comprendre les mille et une (au moins) casquettes de Loup le journaliste, le rédacteur en chef, l’entrepreneur ou bien encore, le formateur. Papier par Claire l'éClair - crédits photos ChangeNOW.
Sorti d’école de journalisme en 2016, Loup commence sa carrière (oui ça fait vraiment article corporate) au service politique de Médiapart. Après un passage aux Dernières Nouvelles d’Alsace, en presse quotidienne régionale, il pige ensuite notamment chez Reporterre. En fil rouge ? La rédaction d’articles sur les thématiques sociales et sociétales… et le lien de plus en plus évident qui se tisse avec les problématiques environnementales dans sa manière de couvrir les différents sujets. La crise des gilets jaunes cristallisera notamment ce spectre d’analyse : pas de justice sociale sans écologie, et inversement.
Et à cette époque (ça nous rajeunit pas), pour comprendre cette crise environnementale dans toute sa complexité, Loup peine à trouver les informations de manière centralisée. Avec Juliette, la co-fondatrice de Vert, ils identifient un manque : celui d’un média généraliste de l’écologie. “On n’avait pas de bonne raison de pas le faire” raconte Loup. Alors, ils le font. Ils lancent en 2019 la version “beta” de ce que deviendra Vert le média : une newsletter. “En 24h, on crée et envoie le “numéro 0” à 50 potes. Depuis, ça fait 3 ans et demi qu’on ajoute des étages à la fusée”. Une fusée décarbonée, on imagine.
Une newsletter, mais pourquoi ? Économique, rapide, facile à écrire et à éditer, la newsletter séduit et rencontre sa communauté. Aujourd’hui, ce sont 35 000 abonné·es qui s’informent quotidiennement grâce à Vert, un média factuel pour comprendre et agir, diffusé via deux newsletter, des articles et l’activation de plateformes sociales (Linkedin & Instagram). Mais attention, les équipes de rédaction ont à cœur de ne pas copier/coller les contenus d’une plateforme à une autre. La communicante que je suis ne peut qu’acquiescer : on ne parle pas pareil aux instagrammers qu’aux linkedinien·nes. Une constante, ceci dit : le ton ! “On ne se refuse aucune complexité, mais on se refuse le ton chiant. Les informations sur le climat sont déjà assez stressantes comme ça, donc on évite de faire en plus des articles pénibles à lire.” Et oui, chez Vert, les jeux de mots sont les bienvenus et c’est chaque jour un peu plus difficile de résister à l’ouverture de leurs emails au vu de leurs accroches punchlinées.
Loin des “solutions feel good” habituellement présentées dans les médias traditionnels, l’objectif est clair : informer sans faire désespérer et expliquer simplement les sujets compliqués. Dans la loupe des journalistes de la rédaction : l’économie, l’éducation, les médias… tout est analysé sous le spectre du dérèglement climatique, des limites planétaires, et du facteur humain qui y est systématiquement associé. Les formats ? Reportages, décryptages, actus… mais aussi des infographies d’ordres de grandeur ! Un des contenus dont on est super fans aux Pépites, car il permet vraiment d’aider les néophytes à s’approprier la taille et l’urgence des différents défis.
En parlant de défi, on n’a toujours pas parlé de ma question préférée : “comment vous faites pour trouver les lovés” ? Média indépendant et sans publicité très attaché à sa liberté de ton, le modèle économique de Vert est basé sur différentes activités. D’une part, la formation et la sensibilisation auprès des médias traditionnels afin d’aider les journalistes à mieux traiter les sujets sous le spectre environnemental et de désiloter les pages “planète”. D’autre part, le fort engagement de leurs lecteurs et lectrices, volontaires pour payer pour une information de qualité, permet de renforcer la pérennité économique de ce projet dont l’ambition est de transformer le paysage médiatique au global. À ce sujet, si ça vous botte de les soutenir, vous pouvez encore rejoindre le Club jusqu'au 25 juin !
Pour conclure, j’avais envie de poser une dernière question à Loup : qu’est-ce que tu dirais au toi d’il y a 10 ans si tu pouvais revenir le voir ? Loup de me répondre, avec un air malicieux : “il fait frais, hein ?”. Trop curieuse, je lui demande ce qu’il aimerait dire au lui de dans 10 ans. “Il fait chaud, hein ?”.
Eh bien au moins, dans toute cette labeur, on pourra dire qu’on a bien rigolé ! Longue vie à Vert le média, et merci Loup pour ton temps.
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