Rencontre avec Mathéo, athlète semi-pro engagé pour l'écologie !

Ce n'est pas la première fois que l'on vous parle de Mathéo.. Souvenez-vous, en novembre 2022, on vous présentait son métier de consultant junior chez Greenfish. Entre temps,  Mathéo est devenu ingénieur bâtiment bas-carbone chez Accenture. Mais, aujourd'hui, on souhaite surtout vous présenter sa passion pour l’athlétisme, et comment il décide de s’engager pour l’environnement dans sa pratique sportive ! 

Salut Mathéo, comment es-tu arrivé à l’athlétisme ?

Au départ, c’est ma famille qui m’a poussé à démarrer l’athlétisme : mon père, ma mère et mes grands-parents pratiquaient déjà ce sport ! Ce qui m’a fait rester, ce sont les différents championnats de sprint en 200 mètres que j’ai gagnés en individuel. C’est un sport qui demande de la souplesse combiné à de la force et de la précision dans le mouvement. J’ai pu hésiter avec le football petit, mais aujourd’hui, je ne regrette pas mon choix !

Et maintenant, comment es-tu engagé dans le sport ?

Depuis quelques années, il y a une véritable prise de conscience des enjeux écologiques dans le secteur du sport. Au sein de mon Club, j’investis mon temps libre de 2 manières :

  • Je fais partie des “membres bienfaiteurs" avec l’objectif d’amener l’écologie dans les décisions du Club (par exemple, privilégier des entraînements en France en prenant le train plutôt que de se rendre à l'étranger en avion).
  • Je m’entraîne tous les jours en gardant à l’esprit mes valeurs écologiques : lorsque je mange, lorsque je choisis un sponsor, lorsque je pratique avec mes camarades, lorsque je me déplace pour des stages et des compétitions.

On sait que l'alimentation est un levier individuel important pour réduire son impact sur l'environnement, notamment grâce à une alimentation faible en protéine animale. Est-ce que la pratique sportive est compatible avec un régime végétarien ?

Il est totalement possible de concilier le sport avec un régime alimentaire végétarien. Pour l'avoir essayé, j'ai battu mes records, n'ai subi aucune blessure, ai pris jusqu'à 3 kg de muscle. Cette saison, je l'ai faite avec très peu de viande (1 à 2 fois par semaine). Il existe de nombreuses alternatives, protéines végétales, shaker pour largement subvenir à nos besoin.

Fun fact : lorsque certain·es athlètes se blessent, le régime végan fait partie de la récupération. Aussi, il y a notamment le film The Game Changers sur Netflix qui prouve que le régime végan est compatible avec le sport de haut niveau en compétition.

De mon côté, je ne suis pas encore 100% végétarien, mais je respecte une alimentation majoritairement bio et locale. En pratiquant un sport régulièrement, il y a une demande extrême au niveau du corps : il faut donc être vigilant sur les compléments alimentaires et la surconsommation des énergies calorifiques. Le principal est de manger équilibré et de se nourrir assez pour encaisser les efforts ! 

Quel regard portes-tu sur les valeurs prônées par le sport ? Sont-elles compatibles avec l’écologie ? 

Totalement ! Il y a 4 aspects du sport que je retrouve dans l’écologie :

  1. L’adaptation : Dans le sport, nous remettons sans cesse en question nos entraînements et nos capacités. Dans l’écologie, les connaissances changent avec les recherches scientifiques, les comportements et les croyances évoluent avec l’opinion publique (sur le nucléaire, la question du zéro déchet, …). L’introspection permet d’essayer de nouvelles choses et de croire en soi malgré les difficultés rencontrées.
  2. Les efforts : Pour progresser dans le sport, il faut se tenir dès le début à avoir une bonne routine sportive et alimentaire. C’est la même chose pour l’écologie, au départ, on doit adopter des habitudes de vie plus sobres 🌱. Nous nous familiarisons rapidement à ces nouvelles pratiques et elles sont bénéfiques (pour notre santé, notre bonne conscience, et pour notre impact environnemental).
  3. La compétition : La compétition permet de donner le meilleur de soi-même. Si la personne qui influence dépasse ses objectifs, alors les autres vont également passer à la vitesse supérieure. Dans le sport comme dans l’écologie, l'émulation est un moteur pour se dépasser et nous avons tous le même objectif (oups, il n’y a pas de Planète B!). 
  4. L’esprit d’équipe : Les plus grands sportifs sont portés par le collectif : les coachs, le staff médical, les sponsors, les fans, les adversaires… Dans le même sens, les leaders d’opinion dans l’écologie Bon Pote et Jean-Marc Jancovici sont soutenus par une communauté d’expert·es. Qu'importe l’objectif, nous n’y arriverons jamais seul·es. Nous avons tous·tes besoin de conseils, notamment entre les générations pour améliorer nos performances et parvenir à un certain niveau !

De quel œil vois-tu les grands évènements sportifs ? 

Les grands évènements sportifs comme les Jeux Olympiques permettent de faire passer des messages puissants. La cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Tokyo 2020 ont été suivis par plus de trois milliards de personnes. 

Paris 2024 ne demande “que” 8 milliards d'euros d’investissements puisque beaucoup d’infrastructures existent déjà (la France accueille les Jeux pour la 3ᵉ fois). Nous pouvons voir qu’il y a une volonté de mettre l’écologie et l’égalité femmes-hommes en avant, l’ombre climatique me paraît positive même s’il y a toujours des risques de greenwashing

La question se complique pour le football notamment. La dernière Coupe du Monde a donné lieu à de nombreux ouvrier·es mort·es, et j’espère que les fédérations prendront davantage en considération les enjeux écologiques, sociaux et climatiques pour les prochaines coupes du monde. 

Par solidarité, j’ai uniquement suivi les actualités de la Coupe du Monde sur Twitter et j’ai regardé la finale France-Argentine dans un endroit public afin de partager un moment de convivialité sans ajouter une nouvelle vue de spectateur. Le boycott a été intéressant puisque le débat était présent avant, pendant et après la Coupe du Monde.

As-tu un avis sur la démocratisation du sport en entreprise ?

Je pense que le croisement entre sport et entreprise est super bénéfique.

Les entreprises utilisent de plus en plus le sport comme un moyen de développer des valeurs d’entraide au sein de ses employé·es. Les team-building permettent de resserrer les liens, d’encourager ses collègues, de se surpasser pour l’équipe, et de gagner en équipe.

Quels sont tes prochains objectifs ?

Au niveau sportif, j'avais pour objectif de me qualifier aux championnats de France Élite sur 200 mètres, je suis encore sur la liste d'attente, car classé 34ᵉ. Il faut être dans les 24 premiers pour la qualification.

Également, j’ai signé récemment la Charte pour un sport à la hauteur de l'urgence écologique, mise en place par l’athlète Younès Nezar. À travers cette charte, et par le port d’une manchette qui l’accompagne, je m’engage à adopter une pratique sportive plus durable et respectueuse de l’environnement !

Au niveau professionnel, je souhaite continuer à occuper un métier à impact pour pouvoir décarboner le BTP et trouver des alternatives pour respecter la biodiversité.

Peux-tu nous donner une astuce de motivation ?

Je conseillerais à tou·tes de s’engager à pratiquer au minimum 15 minutes de sport par jour ou d’avoir un engagement hebdomadaire (cours collectif d’1h par exemple).

S’autoriser des moments pour prendre soin de soi permet de :

  • Créer un cercle vertueux dans tous les pans de sa vie,
  • Gagner confiance en soi et dépasser ses barrières mentales.

Tu souhaites davantage découvrir le métier de Mathéo ? Lis son article ici

Et si tu as d’autres questions à poser à Mathéo, écris-lui ici !

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